Arrivée de la bougie callissienne

[Callishane]

Etait-il possible autrement que d'arriver dans un lieu privé dédié à Alex (au moins en partie) sans une bougie, et allumée de surcroit?

Aussi, Callishane s'avançait dans la pénombre du soleil couchant une lanterne vacillante en main.
La flamme éclairait parcimonieusement son chemin pour lui indiquer où poser le pas suivant.

Un à la fois.
Un par un.
Pourtant, son allure était loin d'être à la hauteur de celle d'une tortue.
Elle était celle que l'on pourrait avoir en plein jour.

Certes, elle n'était pas plus stable sur ses pieds.
Pourtant cette certitude lui permettait d'aller sans crainte.
Un bleu finissait toujours par disparaître.
Jusqu'au suivant.

Un sourire éclaira son visage à l'approche du portail.

Enfin.

Regard à gauche puis à droite et sa main se porta au niveau du métal.
Personne.

Levé de Lanterne en avant.

Y a quelqu'un?
J'ai une bougie à livrer à sa Grande Beauté, Alex Première.

[Théophil]

Y a quelqu'un?
J'ai une bougie à livrer à sa Grande Beauté, Alex Première.

Après un bon repas copieux de fromage et de pain frais accompagner d'une bonne tasse de thé tel qu'il les aimait, Théophil c'était assoupit sur son rondin, confortablement appuyé contre le mur de la cabane de bois d'où il pouvait tout voir. Mais voilà que, une voie féminine le fit sursauté. Il en faillit tomber du bas de son rondin, coulis de salive dans la barbe qu'il essuya du revers de la main avant de s'écrier à son tour, grincheux:

Qui va là ? Une quoi pour qui ?

Le grand barbu aveuglé par la lanterne se gratta la barbe un instant, le faisant grincher davantage à la douleur de ses articulations qui se pliaient et dépliaient sous ses gestes, il marmonna:

... Mille million de mille ... Une bougie ... de sabord ... de mille million de mille ... Alex Première ... de ça alors ...

La mémoire lui revint enfin, encore un peu embuer tout de même:

Ah oui ! La p'tite m'dame de l'Amiral !

Se redressant avec peine, la grande carcasse s'étala de son long en hauteur faisant craquer tous les osselets que son corps contenait et ouvrit le portail à la dame.

Pouvez entrer ... Suivez ...

Y avait pas le feu au bateau et par conséquent le barbu prit tout son temps à verrouiller le portail une fois la petite femme passée puis la conduisit au Salon Blanc.

[Callishane]

Grinçant, déjà qu'elle n'aimait pas les portails, Callishane, pourtant habituée avec les enfants, n'appréciait pas plus répéter encore et encore la même chose.
Expliquer une autre fois lui rappelait à chaque fois la faiblesse de sa mémoire et la force de sa passoire, alors même qu'elle n'était pas forcément en jeu.

En terrain connu aussi au milieu des marmonnements, elle en attendit patiemment la fin pour espérer une réponse cohérente..
Qui heureusement finit par venir.

Elle passa sa main devant la lanterne pour en tamiser un peu la lumière et entra.
Puis s'arrêtant pour observer son guide fermer derrière elle, elle jeta quand même un oeil alentour.

Elle ne doutait pas être bien reçue mais quand même.. s'enfermer ainsi.. et cloitrer les visiteurs.. n'avait pas de quoi rassurer.

Prête à enregistrer tous les détails "au cas où", elle suivit là où l'on voudrait bien la mener.
La mémoire, elle sert seulement quand elle veut.

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